L’Union européenne (UE) a récemment annoncé un nouveau retard dans le lancement de l’ETIAS, le système européen d’information et d’autorisation de voyage. Initialement prévu pour être opérationnel d’ici la mi-2024, il ne verra finalement pas le jour avant mai 2025. Cette décision soulève des questions sur les raisons de ce retard et les conséquences potentielles pour les voyageurs et les pays membres de l’UE.
Comprendre l’ETIAS : Le Système d’Autorisation de Voyage pour la Zone Schengen
L’ETIAS, acronyme de « European Travel Information and Authorization System », est un système entièrement électronique destiné à suivre les visiteurs en provenance de pays ne nécessitant pas de visa pour entrer dans la zone Schengen. À bien des égards, il présente des similitudes avec le système électronique d’autorisation de voyage des États-Unis (ESTA), car il vise à atteindre un objectif similaire. Les démarches légales pour la mise en place de l’ETIAS ont débuté en 2016, et le système devrait être opérationnel d’ici 2025.
L’ETIAS effectuera des contrôles de sécurité approfondis sur chaque demandeur afin de déterminer s’ils peuvent être autorisés à entrer dans un pays de l’espace Schengen. Étant donné que les ressortissants de pays exemptés de visa ont la possibilité de passer jusqu’à 90 jours dans l’UE sans avoir à suivre un processus de demande de visa long et complexe, le système ETIAS veillera à ce que ces personnes ne représentent pas une menace pour la sécurité. Ce système d’autorisation de voyage recueillera, suivra et mettra à jour les informations nécessaires concernant les visiteurs afin de déterminer s’il est sûr ou non de leur permettre d’entrer dans les pays membres de l’espace Schengen.
En outre, le système ETIAS ne sera pas uniquement utilisé à des fins commerciales et touristiques, il permettra également aux individus de se rendre dans les pays Schengen pour des raisons médicales ou de transit. Il sera obligatoire pour tous les ressortissants de pays ne nécessitant pas de visa pour accéder à l’espace Schengen, renforçant ainsi la sécurité et la gestion des frontières au sein de cette zone.
Les Retards Imprévus :
La première question qui se pose est : pourquoi ces retards imprévus ? Selon un responsable de l’UE, le calendrier initial n’était tout simplement pas réalisable en raison d’obstacles inattendus. L’ETIAS est étroitement lié à un autre système, l’Entrée/Sortie (EES), qui enregistre les voyageurs de pays tiers franchissant les frontières de l’UE. Le responsable de l’UE a souligné que les deux systèmes sont interdépendants. Bien que l’EES puisse fonctionner seul, l’ETIAS ne peut pas devenir opérationnel sans lui.
L’Importance de l’EES :
Anitta Hipper, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires intérieures, la migration et la sécurité intérieure, a précédemment expliqué que l’ETIAS ne pourrait pas fonctionner efficacement sans l’EES. Cette interdépendance a créé des obstacles considérables, contribuant ainsi au retard.
Confirmation des Retards par les Autorités Françaises et Suisses :
La France et la Suisse ont confirmé le retard de l’ETIAS. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que le lancement est désormais prévu pour 2025, sans préciser de date exacte. De même, le Secrétariat d’État suisse aux migrations estime que le système ne sera probablement pas opérationnel avant mai 2025, laissant la porte ouverte à de possibles nouveaux retards.
Le Silence de la Commission Européenne :
La Commission européenne est restée relativement silencieuse sur une date précise de mise en œuvre de l’ETIAS, alors que l’EES est toujours prévu pour 2024. Il est attendu que l’eu-LISA, l’agence de l’UE chargée de la gestion des systèmes d’information, annonce une date précise dans les mois à venir, probablement avant la fin de l’année.
L’Initiative Belge pour Accélérer le Processus :
En juillet, la délégation belge au groupe de travail sur les frontières et au comité mixte a suggéré la séparation de l’ETIAS des autres bases de données pour accélérer son lancement d’ici mai 2024. Cependant, jusqu’à présent, cette proposition n’a pas progressé.
Le retard du lancement de l’ETIAS suscite des inquiétudes quant à son impact sur les voyageurs et les autorités frontalières de l’UE. Alors que les raisons de ces retards restent en grande partie inexpliquées, il est clair que l’interdépendance avec l’EES joue un rôle essentiel dans cette situation. Les voyageurs et les pays membres devront désormais attendre jusqu’à mai 2025 pour voir l’ETIAS en action, avec la possibilité de retards supplémentaires. La Commission européenne devra fournir des informations plus détaillées pour apaiser les préoccupations et clarifier le calendrier à venir.
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